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Virage inclusif, logement inclusif, société inclusive, ville inclusive, école inclusive, écriture inclusive, politique inclusive... nous voilà tous convoqués à l’exclusivement inclusif !!!
Parallèlement à ce foisonnement lexical et dans la droite ligne du rapport Aguilar, la présidente du Comité des droits des personnes handicapées de l’ONU, Rosemary Kayess, a fait part de l'adoption de lignes directrices sur la question de l’inclusion le 9 septembre dernier.
Ces « lignes » sont destinées à guider et à soutenir les États membres dans leurs efforts pour « réaliser le droit des personnes handicapées à vivre de manière autonome et à être incluses dans la société » et leur « fournir l'opportunité de quitter les institutions », quitte à priver ces dernières de moyens financiers.
Ces directives doivent servir de base à la planification des processus de désinstitutionalisation mais aussi à la prévention de l'institutionnalisation. Elles s'appuient sur le retour d'expériences de 500 personnes handicapées avant et pendant la pandémie de Covid, y compris vivant en établissement. Le bilan de ces auditions révèle une institutionnalisation généralisée, soulignant son impact néfaste, qui se manifeste, selon le comité, par de « la violence, de la négligence, des abus, des mauvais traitements et de la torture, y compris des contraintes chimiques, mécaniques et physiques ».
Ce rapport sans langue de bois évoque les « survivants de l'institutionnalisation ». La critique de notre système est poussée à son paroxysme puisque le comité recommande de « mettre fin au placement en institution des enfants et des adultes handicapés, y compris dans les maisons d'habitation de petite taille », alors même que tout nous pousse vers les solutions de type habitat inclusif.
Sommes-nous là face à un nouveau paradigme ou en présence d’un énième effet de mode ? Trop employé, le terme ne finit-il pas galvaudé ? Quelles en sont au juste les acceptions ? Quelles en sont les réalités ? Comment nos voisins européens notamment se sont-ils emparés de la question ? Quels retours d’expérience ? En rendant l’inclusion injonctive, ne nous situons-nous pas de fait dans un vrai paradoxe ?!
Autant de questions auxquelles nous essayerons de répondre dans ce colloque, qui sera tourné pour la première journée sur le concept lui-même, sur le contexte de son apparition. La deuxième journée viendra éclairer le participant sur les réalités tangibles en proposant plusieurs vignettes, nationales et internationales, d’expérimentation ou d’innovation en matière d’inclusion, leviers potentiels de déclinaison en nos territoires.